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Aux States, un scrutin présidentiel à haute tension avec des conséquences pour le Sénégal et l’Afrique

— L’Observateur (Sénégal)

Par Alexander Thompson
Nov. 1, 2024

Plus serrée que jamais, la course à la présidence des États-Unis entre dans sa dernière ligne droite avant le dernier jour du vote, le 5 Novembre. Personne ne sait qui va être le prochain locataire de la Maison Blanche, le palais présidentiel américaine : le grandiloquent ancien président conservateur Donald Trump, du parti Républicain, ou la vice-présidente sortante Kamala Harris, une libérale du parti Démocrate.

C’est une question qui devrait intéresser les Sénégalais. Partenaire sécuritaire et donneur de plus de $200 millions (120 milliards CFA) en assistance de développement en 2022, la relation entre le pays de la Teranga et la superpuissance de l’Amérique du nord reste essentielle.

Afin de comprendre le scrutin de mardi, il faut comprendre le système électoral américain. Contrairement au Sénégal, le candidat qui remporte le plus de voix au niveau national ne gagne pas d’office l’élection. C’est les voix des 538 « grands électeurs » qui compte. Chaque état américain (et le district fédéral de Washington) se dote d’une quantité de grands électeurs à peu près correspondante à leur population. Le candidat qui remporte l’état reçoit tous ses grands électeurs.

Dû à la stabilité des intentions de vote dans la plupart des états, seulement l’issue du scrutin dans sept des 50 états reste incertaine. Ce sont les fameux états balançoires. Le Michigan, le Wisconsin, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Nevada, l’Arizona, et la plus convoitée de tous, la Pennsylvanie, forte de ses 20 grands électeurs. Tous les sept sont au coude à coude selon les sondages.

Quelle politique envers l’Afrique des deux ?

 La politique africaine se parle peu pendant la campagne, mais cela ne veut pas dire que les candidats, une fois élu, ignorerait le continent.

Un gouvernement Trump 2.0 mettrait moins d’accent sur les initiatives visant le changement climatique et réduirait -- ou rayerait -- ceux qui cherche à promouvoir l’accès à l’IVG ou les droits des LGBT.

« Les pays Africains sont particulièrement (et raisonnablement) pas preneurs des politiques sociales des États-Unis, dont l’avortement et les initiatives en faveur des LGBT, que nous leur imposons, » a écrit un ancien fonctionnaire de la première administration Trump dans le controversé document « Projet 2025 » qui se veut une carte de route pour le deuxième mandat de Trump.

Harris, qui serait la deuxième présidente américaine avec des racines africaines, pourrait représenter une continuation de la politique du président Démocrate sortant, Joe Biden, écrit le centre de réflexion Atlantic Council dans une analyse.

 Selon l’Atlantic Council, Harris « jouait un rôle important soutenant le programme africain de l’administration Biden, » qui prônait l’addition des sièges africains au conseil de sécurité de l’ONU par exemple. Et les thèmes de campagne d’Harris « suggèrent qu’elle pourrait aller vers une politique étrangère qui soutient plus vigoureusement les droits de l’homme et des efforts anti-corruption, » se poursuite l’analyse.

Tous les deux s’accordent sur une chose : la nécessité de contrer l’influence de la Chine et de la Russie en Afrique.

Quel poids des immigrés Africains ?

Tandis que le poids électoral des afro-américains est très important dans cinq des sept états clés, l’importance des immigrés africains récents est très restreinte malgré la croissance de cette population. D’abord parce que la majorité des immigrés africains vivent dans le New York, le New Jersey, ou la région de la capitale, Washington. Ceux sont tous des états acquis des Démocrates, et ne sont pas des états décisifs.

 Autre point faible, beaucoup d’immigrés africains n’ont pas encore obtenu la citoyenneté américaine, qui leur octroierait le droit au vote.

Pourtant, il y a une communauté importante des immigrés africains dans la ville d’Atlanta et ses environs dans l’état clé de la Géorgie. Un peu à l’image des afro-américains et d’autres groupes d’immigrés, les africains sont vus comme plus propices à voter Harris, et des soutiens de sa campagne ont même fondé un groupe de campagne « Diaspora Africaine pour Harris » en août. Cependant, des données de qualité sur les intentions de vote des immigrés africains sont peu.

 La diaspora sénégalaise aux États-Unis est toute petite, s’élevant à peine à 30 000, selon le Bureau de Recensement. Néanmoins, une petite communauté Sénégalaise existe dans la Géorgie. Et dans cet état clé que Joe Biden n’a remporté que par 10 000 voix (soit 00.24% du total) en 2020, chaque voix vaut son pesant d’or.

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